Pourquoi l'ASAMIS a-t-elle boycotté les AG de SEQUANA du 24 mai 2018

Cher Actionnaire,

Vous nous avez délégué vos droits de vote et nous vous remercions de votre confiance.

Et qu'en avons-nous fait ?

Juste avant l'AGO et alors que le décompte de vos pouvoirs était en cours, le président de l'ASAMIS a décidé de les retirer et de boycotter l'AGO et l'AGE. Surprise et indignation des dirigeants de SEQUANA, qui ont crié à l'irresponsabilité devant le risque de report de ces assemblées, l'impact que cela pourrait avoir pour une société cotée, le coût d'un tel report (M. Courteault a donné le chiffre de 500.000 € pour la tenue de ces AG).

Pourquoi une décision aussi drastique ?

Avant tout, le refus d'accepter que la représentation de l'ASAMIS soit bien inférieure à celle qu'elle était en droit d'attendre. L'ASAMIS a récolté 3,1% des pouvoirs, alors que l'applicatif mis en place par l'ASAMIS pour la traçabilité, comptabilisait 7%. Cela nous a d'ailleurs une remarque méprisante de la direction de SEQUANA : "Avec vos 3%, vous ne pouvez pas faire grand-chose !"

La responsabilité de la perversion de la réalité du poids de l'ASAMIS incombe à trois raisons :

  • Le resserrement des conditions d'inscription des délégations de vote : BNP Paribas Securities Services n'a pas voulu traiter directement les envois, contrairement à l'année dernière.
  • L'archaïsme du fonctionnement de certains intermédiaires financiers : certains intermédiaires bancaires et boursiers n'ont souvent pas fait leur part de travail en temps et en heure.
  • Les moyens alloués par SEQUANA : la société refuse de souscrire au service VoteAccess, faute de ressources. Evidemment, la question des économies ne se pose pas quand il s'agit d'augmenter le salaire du PDG (+225.000 € de rémunération variable en 2017) et les jetons de présence des administrateurs.

Tous ces éléments ont freiné les délégations de pouvoirs vers l'ASAMIS au bénéfice de l'actionnaire principal : BPI France.

Evidemment, nous avons aussi refusé le rôle de scrutateur qui nous avait été proposé, ne voulant pas servir essentiellement de faire-valoir de la direction.

Dans ce même mouvement de protestation, nous avons délibérément choisi d'utiliser à bon escient vos voix en ne les apportant pas aux quorums, quitte à ce que les AG ne puissent pas se tenir. Nous avons eu le sentiment d'avoir d'ailleurs été plus entendus en pratiquant la politique de la chaise vide. La tenue de l'AGO a été incertaine mais le seuil a finalement été atteint de justesse. Celui du quorum de l'AGE de 25% n'a pas été atteint.

Les résolutions 13 à 22 n'ont donc pas été soumises aux votes dont :

  • La 14ème : supprimer des statuts qu'à partir de 70 ans, la durée du mandat est annuelle pour les administrateurs et le Président du CA... et aussi inscrire que "nul ne peut être nommé Président du CA s'il est âgé de plus de 80 ans...".
  • La 18ème : "délégation de compétence au Conseil d'Administration à l'effet de procéder à l'émission, avec suppression du droit préférentiel de souscription des actionnaires, d'actions et / ou de valeurs mobilières...avec possibilité de conférer un délai de priorité".
  • La 19ème : "Autorisation au Conseil d'Administration à l'effet d'augmenter le nombre de titres à émettre en cas d'émission sans droit préférentiel de souscription...".

Cela nous laisse une seconde chance :

  • de mieux faire respecter votre volonté de délégation de pouvoirs en consolidant une meilleure coordination et organisation avec BNP Paribas Securities Services ;
  • de reposer nos questions, qui n'ont pas été prises en compte (et nous allons en profiter pour les affiner) ;
  • de mieux vous représenter pour vous opposer aux résolutions 14 et 18 et 19 ;
  • de demander à BPI France de confirmer par un acte simple la politique qu'elle nous a rappelé suivre.

Nous avons en effet reçu une réponse de la BPI en date du 18 mai : "BPI France conduit son activité en conformité avec son objet social, sa gouvernance et ses décisions de gestion. Dans ce cadre, elle s'attache naturellement à respecter l'ensemble des règles juridiques applicables en matière de protection des actionnaires minoritaires et de conflits d'intérêts. Cela a toujours été le cas avec Sequana".

En clair, il n'y aurait pas de problème que la BPI soit à la fois :

  • actionnaire principal avec accès au conseil d'administration,
  • banquier qui prête à 12% et prend en garantie 60% des actions d'Antalis,
  • négociateur privilégié de recherche de partenariats, investisseurs,
  • opérateur des décisions de gestion prises par le CIRI au Ministère de l'Economie et des Finances.

Dont acte.

Nous demandons alors à la BPI de nous confirmer qu'elle n'exercera pas (au détriment des actionnaires minoritaires) sa garantie de nantissement sur les titres ANTALIS tant que le jugement de l'affaire BAT, dont l'audience se tiendra en juin 2018, ne sera pas connu. En effet, M. LEBARD a souligné que le cours de SEQUANA était essentiellement impacté par la décision de justice attendue dans cette affaire BAT. L'acquisition des titres Antalis durant cette période d'incertitude se ferait alors au rabais durant cette période.

Nous vous remercions de votre soutien et de votre compréhension.

Soutenez-nous et donc défendez vos droits avec nous en réagissant rapidement vis-à-vis de votre organisme financier. Cette fois-ci, ne vous laissez pas surprendre. Insistez auprès de votre intermédiaire financier pour qu'il réagisse en temps et en heure lorsque nous vous le demanderons.

Nous restons à votre écoute et sommes disposés à agir pour la défense des intérêts de tous.

Bien cordialement,
L'équipe de l'Asamis

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