Une réponse lénifiante du Ministère de l'Economie et des Finances

Une réponse lénifiante du Ministère de l'Economie et des Finances

Suite à nos courriers à la BPI et au CIRI (comité interministériel de restructuration industriel) nous avons obtenu une rencontre à Bercy le 26 juin avec le secrétaire général et son adjoint.

Précisons que le CIRI a une large autonomie de décision et de moyens pour contribuer au redressement des entreprises plus particulièrement industrielles et à la sauvegarde des emplois.

Il est intervenu lors de la restructuration de SEQUANA en 2015 puis plus récemment pour favoriser la reprise d'ARJOWIGGINS Security et notamment de l'usine de Crèvecoeur.

Nous avions attiré son attention sur le devenir problématique des usines d'ARJOWIGGINS qui ont souffert d'un sous-investissement notable pendant des années.
Désormais avec la cession en cours d'ARJOWIGGINS Graphics et Creative papers à Fineska SA (groupe ANDLINGER), la question est en passe de trouver une solution satisfaisante. Elle est rassurante pour les salariés qui intègrent un groupe puissant et déjà bien implanté en Europe même s'il faudra voir par la suite son plan stratégie.

Cette opération est surtout jugée satisfaisante par le PDG Pascal Lebard puisqu'elle s'inscrit dans la politique qu'il a suivie par depuis des années : vider le groupe de ses actifs industriels.

A l'exception d'Arjobex qui emploie une trentaine de salariés - qui a aussi évidemment vocation a être cédée - SEQUANA va enfin devenir "l'entreprise sans usine" prônée par Serge Tchuruk...

Cette expression est devenue emblématique d'un cas d'école. Il est étudié par tous les étudiants en management pour illustrer les mauvais choix de gestion par un grand patron. Un livre d'ailleurs, qui est titré "ils se croyaient les meilleurs", revient sur les lourdes erreurs stratégiques de patrons qui ont ruiné des géants industriels. Il pourrait et devrait toutefois être actualisé depuis 2016 !

Nous vous communiquons les textes des réponses tant de la BPI que du Ministère. Vous n'y apprendrez rien mais vous pourrez apprécier leur façon élégante d'opposer une fin de non-recevoir à nos demandes pour que l'état intervienne (via notamment les administrateurs de la BPI).

Citons notre demande pour que l'Etat cesse son soutien à la rémunération indécente du PDG. On nous rappelle opportunément qu'elle n'est dépendante que du Conseil d'administration aussi n'avons nous pas à espérer que celui-ci la révise à la baisse jusqu'à ce qu'il lui octroie son indemnité de départ d'environ 2.2 millions d'euros (1.5 fois sa rémunération annuelle).

M. Pascal Lebard pourra prendre ainsi une retraite confortable après avoir conduit la destruction progressive du groupe que son père avait construit et en ayant entrainé avec lui tous les actionnaires dans ce qui ressemble à une très longue agonie. Verra-t-on un dernier sursaut avec une issue positive du procès BAT et la cession de la majorité du capital d'Antalis à un investisseur stratégique ? Espérons-le encore.

Au final les dirigeants de SEQUANA ne peuvent que remercier Mme Renaud-Basso, directrice du Trésor, M. Dufourcq DG de BPI France et de M. Bruno Le Maire pour leur réponses diplomates et sans conséquence.

MISE A JOUR : Communiqué d'ANTALIS et de SEQUANA

"Antalis annonce que Bpifrance Participations a fait part à la société de sa décision de démissionner à effet de ce jour de son mandat d’administrateur d’Antalis, compte tenu à la fois de sa position d’actionnaire et de prêteur de Sequana.

Sequana annonce que Bpifrance Participations a fait part à la société de sa décision de démissionner à effet de ce jour de son mandat d’administrateur de Sequana, compte tenu à la fois de sa position d’actionnaire et de prêteur.
"

La dénonciation du conflit d'intérêt entre les différents rôles de la BPI a été officiellement niée par celle-ci.
Cependant elle semble avoir été entendue puisque la BPI démissionne de son mandat d'administrateur chez SEQUANA et ANTALIS.

A quand la suite de la remise en cause de certains actes de la BPI par elle-même notamment sur les taux d'intérêts à 12% et le nantissement des actions ANTALIS sur la base d'un cours effondré (qui lui permet d'accroître la part du capital pris en garantie) ?

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