Après avoir contribué à la ruine des actionnaires de Sequana, la BPI va-t-elle continuer avec ceux d'Antalis ?

La politique de restructuration industrielle menée par l'Etat – via le CIRI et BPI France Participations – n'a nul besoin d'être assumée par d'autres que l'Etat lui-même.

C'est pourtant ce qu'assument en grande partie et contre leur gré les actionnaires de Sequana, et maintenant d'Antalis, depuis l'entrée au capital de Bpifrance Participations (ex FSI) en 2012, alors même que celle-ci est actionnaire minoritaire des deux structures.

Les performances boursières de la gestion de Pascal Lebard avec le soutien de la Bpifrance Participations sont à cet égard éloquentes.

Évolution des cours de Sequana (en données ajustées) depuis les dates suivantes :

  • 01.07.2007 – Pascal Lebard nommé Directeur Général de Sequana = - 99.52 %
  • 09.07.2012 – Entrée de BPI France Participations (ex. FSI) au capital de Sequana = - 97.54 %
  • 27.06.2013 – Pascal Lebard nommé PDG de Sequana = - 95.93 %
  • xx.12.2013 – Litige BAT = - 96 % env.
  • 12.06.2017 – Introduction d'Antalis = - 90.77 %

Évolution des cours d'Antalis (ajustés du dividende de 0.08 €) depuis son introduction :

  • 12.06.2017 – Introduction sur Euronext Paris = - 59.86 %

Avec "l'effet Lebard", un actionnaire ayant investi 100 € dans Sequana, le 01.07.2007, aurait aujourd'hui un capital de… 48 cents !

Avec "l'effet Bpifrance Participations", un actionnaire ayant investi 100 € dans Sequana, le 09.07.2012, aurait aujourd'hui un capital de… 2.46 € !

Pascal Lebard est un dirigeant en échec depuis près de 12 ans, Bpifrance Participations depuis près de 7 ans.

Lorsque Bpifrance Participations (ex FSI) entre au capital de Sequana en 2012, Pascal Lebard a déjà fait perdre à ses actionnaires plus de 89 % depuis sa prise de fonction de Directeur Général.

Pourtant, la première renouvellera les mandats du second en 2013 et 2017.

BPI France Participations (ex FSI), actionnaire de référence et administrateur de Sequana, porte une responsabilité dans sa déconfiture et la ruine de ses actionnaires minoritaires; responsabilité d'autant plus prégnante que ceux-ci n'ont jamais été en mesure d'influer sur la gestion.

Comme si ces résultats n'étaient pas suffisamment catastrophiques, Bpifrance Participations et Sequana ont récemment signé des conventions de prêts au mépris de l'approbation pourtant nécessaire des actionnaires, lesquels les rejetteront ultérieurement en assemblée générale.

Les modalités iniques de ces conventions de prêts sont, sans nul doute possible, à l'origine de l'effondrement des cours d'Antalis.

Le jugement en appel du litige entre Sequana et BAT a été émis par la Haute Cour de Justice de Londres.

Il confirme peu ou prou les termes du jugement de premier instance.

Pascal Lebard, dont l'optimisme n'a jamais failli, est, une fois de plus, en situation d'échec.

En pratique, l'attendu du jugement ne change en rien la situation de Sequana qui, avant même sa publication, était déjà en situation précaire, la valorisation de ses actifs pouvant possiblement être inférieure à celle de son passif.

La période de sauvegarde actuelle de Sequana, jusqu'au 17 mai 2019, lui a permis d'éviter l'exécution du jugement en appel et une éventuelle mise en liquidation judiciaire.

Surtout, sauf à ce sa participation dans Antalis puisse être cédée à un prix exceptionnellement élevé, il est à craindre que la liquidation judiciaire ne puisse être évitée post sortie de sauvegarde.

Le 6 février 2019, Antalis a annoncé avoir "pris la décision de mandater une banque d’affaires pour mettre en place dans les prochains mois, dans l’intérêt social de la société, une nouvelle structure actionnariale qui lui permettra d’assurer son développement et la mise en œuvre de son plan stratégique."

Depuis cette annonce, les cours d'Antalis se sont sensiblement redressés.

Nous observons que Bpifrance Participations ne s'est, pourtant, pas renforcée au capital d'Antalis alors même qu'en contribuant à faire monter les enchères, elle servirait ses intérêts de deuxième actionnaire autant que ceux des minoritaires.

L'ASAMIS s'interroge sur l'attitude de Bpifrance Participations.

Les intérêts de Bpifrance Participations seraient-ils autres que ceux des actionnaires minoritaires ?

Bpifrance Participations aurait-elle l'intention d'exercer ses nantissements à vil prix, prendre ainsi le contrôle d'Antalis alors même que les conventions de prêts l'y autorisant ont été rejetées par les actionnaires de Sequana en assemblée générale ?

Bpifrance Participations attend-elle l'échéance de la période de sauvegarde et les résultats du mandat donné par Antalis à une banque d'affaires pour acculer Sequana à la liquidation judiciaire et exercer ses mêmes nantissements ?

L'ASAMIS rappelle à Bpifrance Participations qu'elle a porté plainte contre elle auprès du Parquet National Financier pour prise illégale d'intérêt.

L'ASAMIS rappelle à Sequana comme à Bpifrance Participations qu'une cession par Sequana d'un actif représentant plus de la moitié de son chiffre d'affaires doit être approuvée en assemblée générale.

Devant le risque majeur pour les actionnaires d'Antalis que constituerait une prise de contrôle à vil prix de la société par Bpifrance Participations ou tout autre investisseur, l'ASAMIS les engage dès maintenant à adhérer à l'association afin de regrouper leurs forces.

Notre objectif est de recueillir les adhésions et fédérer les 5 % du capital d'Antalis suffisants pour contrecarrer une tentative d'OPR qui suivrait éventuellement une OPA à vil prix.